Mouthes Le Bihan « Pérette et les noisetiers » Côtes de Duras blanc sec 2009

Coordonnées

Nom
Catherine et Jean-Mary Le Bihan
Adresse
Hameau de Mouthes 47120 Saint-Jean-de-Duras (Soumensac)
Téléphone
+33 (0) 5 53 83 06 98
Fax
+33 (0) 5 53 89 62 70
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Site
www.mouthes-le-bihan.com

La loi du 06 mai 1919 relative à la protection des Appellations d’Origine reconnaît celles-ci et institue une procédure judiciaire civile pour en délimiter les aires.

Saisi du contentieux par un courtier qui la contestait, le tribunal civil d’Agen se prononce le 28 juin 1927 et reconnaît l’Appellation d’Origine « vin du canton de Duras ».

Changement de système : désormais, le décret-loi du 30 juillet 1935 portant défense du marché des vins et régime économique de l’alcool institue : « (…) un Comité National des Appellations d’Origine de vins… » (1) et « (…) une catégorie d’Appellation d’Origine dites “Contrôlées”. Le Comité National déterminera (…) les conditions de production auxquelles devra satisfaire le vin (…) de chacune de ces Appellations Contrôlés » (2).

L’Appellation d’Origine Contrôlée Côtes de Duras est reconnue par le C.N.A.O. - qui deviendra l’I.N.A.O. - par décret du 16 février 1937. C’est l’une des premières à en bénéficier.

Elle est actuellement réservée aux vins tranquilles blanc, rouge ou rosé (3).

La zone géographique se confond avec les 15 communes du canton de Duras (4).

Nous sommes en Aquitaine, à 70 kilomètres à l’est de Bordeaux, au pays de Duras confiné entre Lot-et-Garonne, Dordogne et Gironde.

La zone géographique constitue le prolongement vers l’est du plateau de l’Entre-deux-Mers. Aussi accueille-t-elle - nous le verrons - les cépages traditionnels bordelais, lesquels - adaptés au milieu - s’y sont tout naturellement développés.

A mi-chemin entre les vallées de la Garonne et de la Dordogne, le nord de la zone géographique marque la ligne de partage des eaux entre les bassins et fait la jonction entre leurs vignobles : Entre-deux-Mers à l’ouest, Sainte-Foy Bordeaux au nord-ouest, le Bergeracois (dont Saussignac) au nord-est, Côtes-du-Marmandais au sud.

Le vignoble, exposé plein sud, s’étage sur les collines et terrasses profondément entaillés par des ruisseaux, dominant la rive droite de la vallée du Dropt qui le délimite au sud (5).

Implanté à une centaine de kilomètres de l’océan atlantique, le vignoble vit sous très nette influence du climat océanique.

Les vins blancs - qui seuls retiendront notre attention, et essentiellement les vins blancs secs - sont issus des variétés suivantes :

  • cépages principaux : chenin blanc, mauzac blanc (6), muscadelle, ondenc, sauvignon blanc, sauvignon gris, sémillon,
  • cépages accessoires : colombard, ugni blanc.

Pour ce qui est des assemblages, les règles sont les suivantes :

  • les vins sont issus d’un ou de plusieurs cépages,
  • la proportion de l’ensemble des cépages principaux est supérieure ou égale à 50% de l’assemblage,
  • la proportion du cépage colombard est inférieure ou égale à 10% de l’assemblage.

Selon la teneur en sucres résiduels, la production se décline en :

  • vins blancs secs pour lesquels la teneur est inférieure ou égale à 3 grammes/litre,

ou

  • vins blancs moelleux : la teneur est supérieure à 12 grammes.

A noter que la mention « sec » figure obligatoirement sur les étiquettes des vins concernés.

Le rendement est fixé à 60 hectolitres par hectare.

L’A.O.C. Côtes de Duras regroupe quelques 70 vignerons indépendants et un peu moins de 120 vignerons coopérateurs.

Au début du XXème siècle, l’on y produit essentiellement des vins blancs moelleux ou demi-doux. Mais la désaffection après la seconde guerre mondiale pour cette production traditionnelle est telle qu’au début des années 60, la reconversion vers - notamment - le cépage sauvignon blanc est bien engagée. A partir de 1970, les vins blancs secs issus de ce cépage deviennent la vitrine de la région.

Ainsi, la récolte 2013 concerne un peu plus de 1.500 hectares pour une production de l’ordre de 60.200 à 60.500 hectolitres dont grosso modo 35% en blanc sec.

A souligner : près de 20% des surfaces viticoles cultivées dans l’A.O.C. le sont selon les règles de l’agriculture biologique : une quinzaine de domaines sont certifiés « bio » ou en conversion, ou pratiquent la biodynamie. Or, la moyenne en France des terres viticoles cultivées en bio en 2014 est de l’ordre de 8%.

Le nom du domaine accole le hameau où il est établi et le patronyme des vignerons.

Leur première vinification remonte à 2000.

Objectif : produire du vin de qualité le plus naturellement possible.

« Pérette et les Noisetiers » - Côtes de Duras blanc sec - a changé d’étiquette en passant du millésime 2008 au millésime 2009, lequel a été dégusté (7).

La cuvée est à base de vieilles vignes (âge moyen : 60 ans) de sémillon (80%, ce qui fait son originalité), sauvignon (20%) outre un soupçon de muscadelle, le tout issu de deux parcelles (argilo-calcaire à silex) appelées… « Pérette » d’une part et « Les noisetiers » d’autre part.

Dans les vignes, ni désherbants, engrais chimiques ou encore produits de synthèse.

Autre gage de qualité, les vendanges s’opèrent  manuellement, en cagettes avec tri à la vigne.

Toujours dans cette optique, les rendements pratiqués - 30 hectolitres à l’hectare - sont modérés par rapport à ceux autorisés.

Pour ce qui est de la vinification : débourbage par le froid, absence d’enzymage, entonnage en fûts de chêne français. La fermentation intervient spontanément sur levures indigènes.

Suit un élevage de 12 mois en fûts (1/3 neuf, 2/3 d’un vin) suivi de 6 mois de cuve.

Les interventions se limitent à la surveillance via dégustations régulières : aucun additif, (levures, enzymes, colles ou conservateurs) à l’exception du soufre à petite dose.

La quantité produite est de peu d’importance : 6.500 bouteilles.

La jolie dorée soutenue attire le regard.

Le nez oscille entre des notes beurrées, boisées et les agrumes.

A nouveau des notes beurrées en bouche, signes d’un bel élevage, certes présent mais bien intégré. Le palais s’avère ample, franc, élégant, joliment structuré.

Ce vin - d’un classicisme tout bordelais, mais en sera-t-on étonné ? - montrera tout son potentiel dans au moins 5 ans, tout en pouvant déjà être apprécié dès à présent sur un plateau de fruits de mer ou une dorade royale en croûte de sel.

A noter, deux autres blancs : « la pie Colette », un sec issu majoritairement des jeunes vignes, et « La Lionne et le Désert » en moelleux.


  1. Article 20 al. 1.

  2. Article 21 al. 1 et 2.

  3. L’Appellation d’Origine Contrôlée Côtes de Duras est reconnue le 16 février 1937 mais uniquement pour les vins blancs et rouges.

  4. Par décret du 03 août 1946, les 13 communes initiales sont devenues 15. Toutes appartiennent au département du Lot-et-Garonne : Auriac-sur-Dropt, Baleyssagues, Duras, Esclottes, Loubès-Bernac, Moustier, Pardaillan, Saint-Astier, Saint-Jean-de-Duras, Saint-Sernin, Sainte-Colombe-de-Duras, Sauvetat-du-Dropt (La), Savignac-de-Duras, Soumensac et Villeneuve-de-Duras.

  5. Le Dropt est un affluent de la rive droite de la Garonne.

  6. Le chenin s’appelle aussi pineau de la Loire ou - localement - rouchelein ou rouchelin.

  7. 13,5%.


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