Clos Thou « Suprême de Thou » Jurançon 2014

Coordonnées

Nom
Clos Thou - Henri Lapouble-Laplace
Adresse
245, chemin (de) Larredya Quartier Guilhouret 64110 Jurançon
Téléphone
+33 (0)5 59 06 08 60
Fax
+33 (0)5 59 06 87 81
Courriel
clos.thou@wanadoo.fr

L’appellation d’origine contrôlée Jurançon (1) est implantée dans le Sud-Ouest, plus précisément dans le bas du département des Pyrénées-Atlantiques, sur 25 communes (2) situées au sud et à l’ouest de la capitale du Béarn, entre les gaves (3) d’Oloron et de Pau.

Localisé sur le piémont nord des Pyrénées, en secteur de collines, le vignoble est relativement disséminé sur une large zone, essentiellement sur les hauts de coteaux en forte pente, et ce grâce à des plantations en terrasses. Les vignes s’insèrent au sein d’exploitation agricoles de polyculture-élevage traditionnel, jouxtant bois, prairies et cultures. Cependant, leur spécialisation vers la monoculture de la vigne, inexistante au début du XX° siècle, s’avère actuellement de plus en plus marquée.

L’appellation d’origine contrôlée Jurançon est réservée aux vins blancs tranquilles.

Traditionnellement, le vin a toujours été plus ou moins doux. Le style sec a vu le jour en raison - notamment - de la désaffection des consommateurs pour les vins de ce type pendant les décennies 1960-1970.

Le Jurançon fut l’un des premiers vignobles à bénéficier d’un statut d’A.O.C. en 1936, suivi des vins secs en 1975 et des vendanges tardives depuis 1995.

Il existe donc désormais trois appellations d’origine contrôlée (4) :

  • Jurançon (5),
  • Jurançon sec,
  • Jurançon vendanges tardives (6).

Qu’est-ce qui les distingue ?

Très schématiquement, car il existe d’autres particularités, la teneur en sucres résiduels, laquelle répond aux valeurs suivantes :

  • Jurançon suivi de la mention « sec » : inférieure ou égale à 4 grammes par litre,
  • Jurançon : supérieure à 40 grammes par litre,
  • Jurançon complété de la mention « vendanges tardives » : supérieure à 55 grammes par litre.

L’on s’attardera ici sur le seul Jurançon.

Les vins sont issus des cépages blancs suivants :

  • cépages principaux : gros manseng, petit manseng,
  • cépages accessoires : courbu, petit courbu, camaralet de Lasseube et lauzet (7).

Les vins sont issus d’un ou plusieurs cépages et ne peuvent être issus des seuls cépages accessoires.

Dans les assemblages, les cépages principaux sont majoritaires.

Pour éviter la morsure des gelées printanières, toutes les vignes sont cultivées en hautain, c’est-à-dire assez haut par rapport au sol.

Les vins sont issus obligatoirement de raisins récoltés manuellement, par tries successives.

En effet, le Jurançon se caractérise par une surmaturation tardive des cépages par passerillage (concentration du sucre dans les baies) sur souche.

L’un des facteurs - outre l’ensoleillement et les vendanges par tries successives - est le vent du sud de type « foehn » qui souffle en automne un jour sur trois en moyenne, amène chaleur et air sec et assure une bonne ventilation.

Quant au petit manseng (8), grâce à son acidité très élevée à maturité, il est adapté à l’élaboration des vins moelleux de Jurançon. La résistance de sa pellicule épaisse lui fait supporter le passerillage, apporte une bonne résistance à la pourriture grise et donc une forte aptitude à la surmaturité et à la concentration des sucres. Sucres et acidité se trouvent ainsi équilibrés.

Qui plus est, le petit manseng peut être peu productif (15 hl/ha).

Il est néanmoins à noter que l’enrichissement (par sucrage à sec ou par concentration partielle des moûts) est autorisé.

La cave coopérative de Gan (9), créée en 1949, produit 60 à 66 % des volumes de l’appellation, le reste l’étant par une soixantaine de caves particulières.

Le clos Thou est un domaine familial - de quatrième génération - implanté au sud de Pau.

Il est converti en agriculture biologique en 2007, la certification FR-BIO-10 (09) étant obtenue en 2010.

Les vignes y sont orientées plein sud.

La cuvée Suprême de Thou Jurançon 2014 (10) est élaborée avec 100 % de petit manseng vendangé fin novembre, début décembre.

Le nez ne manque pas de complexité : ananas, kiwi, fruit blanc très mûrs (cuit au barbecue), eucalyptus, poire, pomme cuite (compote).

Le palais s’imprègne d’une sucrosité toute en finesse sur une jolie acidité qui évolue vers de l’acidulité. Cette dernière enrobe, avec de la fraîcheur, Aussi, cette cuvée s’accordera avec un Gruyère Kaltbach A.O.C. - affiné en grotte de grès naturelle - gras, corsé et fruité.

Ce vin n’est pas à boire trop frais afin qu’il s’exprime pleinement.

Déjà plaisant, on lui soupçonne un potentiel jusque 2020 à tout le moins.

Cette cuvée s’avère d’approche immédiate, simple mais précise.


  1. Le nom vient de la ville de Jurançon, commune limitrophe de Pau.
  2. En l’occurence Abos, Arbus,Artiguelouve, Aubertin, Bosdarros, Cardesse, Cuqueron, Estialesq, Gan, Gelos, Haut-de-Bosdarros, Jurançon, Lacommande, Lahourcade, Laroin, Lasseube, Lasseubétat, Lucq-de-Béarn, Mazères-Lezons, Monein, Narcastet, Parbayse, Rontignon, Saint-Faust et Uzos.
  3. Le gave est un cours d’eau issu des Pyrénées.
  4. Subtilité : si le nom de l’appellation d’origine contrôlée est obligatoirement suivi par la mention « sec » pour les vins répondant aux conditions de production, le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par la mention « vendanges tardives» pour les vins répondant aux conditions de production spécifiques.
  5. Lorsqu’une bouteille porte simplement la mention Jurançon, c’est un moelleux.
  6. Cette mention traditionnelles est partagées avec les A.O.C. Alsace et Alsace grand cru quant à des vins issus de vendanges surmûries.
  7. Ces deux derniers cépages – originaires des Pyrénées – ne se trouvent plus qu’à l’état de traces.
  8. Ce cépage est lui aussi originaire des Pyrénées atlantiques.
  9. http://www.cavedejurancon.com
  10. Bureau Veritas Certification France.
  11. 13 %.